Toutes les cadences de jeu existent aux échecs: du blitz (mot allemand qui signifie éclair) qui se joue en quelques minutes (et que les enfants adorent) aux parties longues qui peuvent durer plusieurs heures. Quelle cadence faut-il choisir pour s’amuser et progresser aux échecs ?
J’ai récemment participé au championnat de France, dans l’un des opens. Après un début de tournoi catastrophique (deux défaites contre des joueurs largement à ma portée), je me suis rendu compte que j’étais en train de perdre confiance, et que cette perte de confiance avait des conséquences très négatives sur mon jeu, et pouvait conduire à une véritable spirale de la défaite. Ne pas avoir confiance est en effet un cercle vicieux qui conduit à la défaite, défaite qui conduit à son tour à un manque de confiance.
Cette expérience m’a permis de constater que la confiance en soi est un élément essentiel pour jouer aux échecs en compétition et m’a amené à m’interroger sur cet aspect du jeu d’échecs.
Dans cet article vous découvrirez pourquoi avoir confiance en soi est essentiel aux échecs, quelles sont les causes d’un manque de confiance et comment améliorer la confiance en soi.
Dans le 2e cours de la série intitulée comment mieux réfléchir aux échecs, nous avons vu l’importance de regarder les éléments tactiques, et en particulier l’importance des pièces non protégées. J’illustre aujourd’hui ce conseil par deux exemples tirés de la partie jouée entre Christian Bauer et Adrien Demuth lors de la première ronde du championnat de France 2016.
Dans le diagramme ci-dessus, les Noirs viennent de jouer 13…Cf6-h5. En h5, le Cavalier n’est pas protégé, et l’attaque à la découverte 14.Cxe5 doit être envisagée, à la fois par les Noirs lorsqu’ils ont choisi de mettre leur Cavalier sur cette case que par les Blancs en réponse à ce coup. Christian Bauer a effectivement joué 14.Cxe5 dans la partie.
Cette même partie se termina de façon abrupte à nouveau à cause de pièces non protégées:
Les Noirs semblent avoir un léger avantage à cause de la plus grande activité de leurs pièces, mais ils jouèrent 32…Ca5, qui perd après 33.b4: ce coup attaque à la fois le Cavalier et la Tour en a2, qui n’est pas protégée. 33…Txe2 ne sauve pas les Noirs car après 34.Rxe2, c’est cette fois la Tour en d3, également non protégée, qui est attaquée en même temps que le Cavalier.
Le conseil du jour: Attention aux pièces non protégées !
Pensez à lire ou à relire le cours intitulé Quels sont les éléments tactiques ? Ce cours est l’un des huit cours de notre livre Le cours d’échecs de Marie.
Le conseil du jour est tiré d’une que j’ai jouée récemment, dans laquelle j’avais les Noirs:
Dans cette position, j’ai une qualité et un pion de plus, mais les Blancs
- ont un pion sur la 7e rangée dont je ne pourrai me débarrasser qu’en redonnant la qualité
- attaquent ma Tour
- menacent de jouer 48.Fd6+
C’est pourquoi j’ai réfléchi aux coups candidats 47…Td7 ou 47…Tc6 pour protéger la case d6, à la suite 47…cxb3+ 48.Rd3, mais j’ai finalement décidé de redonner la qualité tout de suite pour rester avec un pion de plus, en estimant que le pion passé en a7 me donnait de bonnes chances de gain.
Après 47…Txf7 48.Fxf7 j’ai joué automatiquement 48…Rxf7, mon adversaire a répondu tout aussi rapidement 49.bxc4… et j’ai eu un choc en me disant qu’au lieu de reprendre le Fou tout de suite, j’aurais pu jouer 48…cxb3+ pour rester avec deux pions de plus après 49.Rxb3 Rxf7.
Pendant plusieurs minutes et plusieurs coups, je me suis traité d’imbécile, me répétant les échecs en sont pas les dames, il faut toujours vérifier tous les échecs… jusqu’à ce que je me rende compte que j’avais bien fait de reprendre le Fou tout de suite car 48…cxb3+ est contré par 49.Fxb3 et les Blancs ont un Fou de plus et doivent gagner cette finale.
Alors quelles leçons tirer de cette histoire ?
La première leçon est que j’ai effectivement joué 48…Rxf7 trop vite: je n’ai aucune excuse piur n’avoir pas vérifié tous les échecs et envisagé de prendre le pion en b3.
Mais j’ai aussi commis l’erreur de ressasser cet oubli pendant plusieurs coups au lieu de me concentrer sur la position du moment sur l’échiquier.
Le conseil du jour: Ne ressassez pas les coups précédents, concentrez vous sur la position sur l’échiquier.. Ce conseil est valable pour un bon coup que vous avez raté (ou que vous pensez avoir raté) et pour un mauvais coup que vous avez joué.
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La position du jour est tirée de la partie jouée entre Anish Giri et Yi Wei lors de la première ronde du tournoi de Bilbao en juillet 2016.
Les Noirs viennent de jouer 23…Te6-e2, qui attaque le Fou en d2. Il existe 6 façons de parer une menace, dont on peut se rappeler par l’acronyme PIFPIC, qui signifie:
- Prendre la pièce qui crée la menace
- Interposer une pièce entre l’attaquant et la pièce attaquée
- Fuir la menace
- Protéger la pièce attaquée
- Défendre Indirectement
- Contre-attaquer
Dans la partie, Giri choisit de défendre le Fou par la défense indirecte 24.Tae1, qui cloue la Tour noire sur la colonne e.
Le conseil du jour: N’oubliez pas la défense indirecte pour parer une menace.
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