Le conseil du jour n’est pas réellement un conseil, mais je ne peux m’empêcher de partager aujourd’hui avec vous la réponse à la question suivante: quelle pièce (ou pion) a le plus de chance de survie, c’est-à-dire le plus de chances d’arriver à la fin de la partie sans être prise ?
Un étudiant anglais en probabilités, Oliver Brennan, a écrit un code qui permet de calculer une réponse exacte à partir de l’analyse de fichiers pgn. L’analyse d’un fichier contenant 2.2 millions de parties lui a permis d’obtenir la figure suivante:
Les Rois, qui ne peuvent pas être pris, ont bien sûr 100% de chance de survie. Les pièces qui ont le taux de survie le plus important sont les Tours, ce qui justifie l’importance d’étudier les finales de Tours.
Les Dames ont environ 50% de chance de survivre, alors que le taux de survie des Cavaliers et des Fous n’est que de 30% environ.
Les pions montrent une asymétrie facile à comprendre entre l’aile Dame et l’aile Roi, où le Roi trouve habituellement refuge via le petit roque. Les pions initialement sur la colonne h survivent dans les trois quarts des parties. Les pion d ont les plus faibles taux de survie, mais on note une différence entre les taux de survie chez les Blancs et les Noirs, due aux ouvertures asymétriques telles que la défense Sicilienne.
Cette position est tirée de la partie Jana Krivec – Chen Zhu jouée lors du championnat du Monde de blitz 2016. Les Blancs, dont le Cavalier est attaqué, pouvaient peut-être prendre le pion en f6, mais ils choisirent un coup bien plus fort:
La position suivante est tirée de la partie Noel Struder – Etienne Bacrot jouée au tournoi de Biel en juillet 2017.
Les Noirs ont joué 38…Cd5 et remporté la partie quelques coups plus tard. Ils disposaient toutefois d’un coup encore meilleur:
Le troisième exemple est tiré de la fin de la partie jouée entre Sofio Gvetadze et Jana Krivec lors du championnat du Monde de blitz 2016:
La quatrième exemple est tiré de la partie jouée lors de la première ronde des Olympiades 2016 entre Natalya Myronenko et Nino Batsiashvili.
Le conseil du jour: Quand tu vois un bon coup, essaie d’en trouver un meilleur !
Gagner la Dame adverse est souvent un pas décisif vers la victoire. Nous avons vu dans un cours précédent comment enfermer la Dame. En voici un exemple supplémentaire tiré de la partie jouée entre Meri Arabidze et Mahri Geldiyeva lors du championnat du Monde de blitz 2016:
Le conseil du jour: Surveillez les possibilités d’enfermer la Dame adverse
La finale de pions suivante semble difficile pour les Blancs: le Roi noir peut arrêter le pion blanc, alors que le Roi blanc semble très loin de pouvoir arrêter le pion noir. Et pourtant les Blancs peuvent sauver la partie. Voyez-vous comment ?
Ainsi, la menace d’avancer leur propre pion permet aux Blancs d’améliorer leur position et d’entrer de justesse dans le carré du pion noir.
Le conseil du jour: Il ne faut jamais désespérer !
L’une des conditions pour progresser aux échecs est d’apprendre à voir les menaces créées par les coups de votre adversaire. Apprendre à voir les menaces est l’objet des trois premiers cours de notre série pour mieux réfléchir aux échecs:
Afin de vous exercer à voir les menaces, voici trois exercices tirés du championnat du Monde de blitz 2016. Dans chaque cas, on vous indique quel est le dernier coup joué, et vous devez trouver la (ou les !) menace(s) créée(s) par ce coup. les réponses se trouvent après les 3 diagrammes.
Les Blancs viennent de jouer 18.Cd5
Les Noirs viennent de jouer 31…Db7
Les Blancs viennent de jouer 31.Ff3
Réponses:
Diagramme 1: les Blancs menacent 19.Cxe7+ qui gagne la Dame noire par une fourchette (Lagno – Tan)
Diagramme 2: les Noirs menacent 32…Dh1# (Gunina – Ju)
Diagramme 3: les Blancs menacent 32.Db7# (Kosteniuk – Kashlinskaya)