Cette position est tirée de la partie Romain Edouard – Matthieu Cornette jouée lors de la première ronde du championnat de France 2016. Le futur champion de France joua 47…h4.
Les Blancs ne peuvent pas jouer 48.gxh4 à cause de 48…Ta3+ qui gagne le Fou. Les Noirs pourront donc jouer 48…h3 au coup suivant pour obtenir un pion passé décisif.
Le conseil du jour: Faites attention aux percées de pions, en particulier en finale
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La position suivante est tirée de la partie Tigran Gharamian – Yannick Gozzoli, jouée lors de la 3e ronde du championnat de France 2016. Les Blancs n’ont qu’un pion de moins, et pourtant ils sont perdus. La partie se termina en effet après juste quelques coups:
En voyant la fin abrupte de cette partie, je me suis demandé comment évaluer la position du diagramme. Comment se fait-il qu’elle soit aussi défavorable aux Blancs alors qu’ils n’ont qu’un pion de moins ?
La réponse est évidemment la différence d’activité des pièces blanches et des pièces noires:
– la Dame noire occupe une position plus centrale que la Dame blanche et est aussi plus proche du Roi blanc
– elle contrôle de plus l’une des deux colonnes ouvertes pendant que la Tour noire contrôle la colonne c. A l’inverse, la Tour et la Dame noires ne contrôlent pas de colonnes ouvertes.
– après le coup 34…Fd4, le Fou devient fantastique par rapport au Cavalier blanc: il contrôle deux diagonales importantes et cloue le pion f2
Il est clair que dans la position du diagramme, le plus important dans l’évaluation de la position n’est pas la valeur du matériel mais l’activité des pièces.
Je pense que cet exemple illustre bien le chapitre « Le matérialisme » du livre Les sept péchés capitaux aux échecs de Jonathan Rowson. Dans ce chapitre, Jonathan Rowson soutient en particulier que la formule d’Einstein E=mc2 s’applique aux échecs: l’énergie des pièces vient à la fois de leur masse (leur valeur matérielle) mais aussi de leur énergie cinétique (leur activité).
Même si, comme moi, vous ne comprenez rien à la théorie d’Einstein, cet exemple illustre l’importance d’essayer d’augmenter l’activité de vos pièces.
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Le conseil du jour est illustré par deux exemples. Le premier exemple est tiré de la partie Sergueï Karjakin – Wesley So jouée à Bilbao en juillet 2016.
Les Noirs viennent de jouer 23…Dg5. Ils menacent de jouer 24…Dxg3 à cause du clouage sur la diagonale b6-g1.
Le deuxième exemple est tiré de la partie jouée entre Christian Bauer et Adrien Demuth lors de la première ronde du championnat de France (en août 2016):
Les Noirs viennent de jouer 16…Dxd3. Les Blancs ne peuvent pas prendre le pion h6 car le Fou g3 est attaqué à cause du clouage du pion f2 par le Fou en b6.
Ces deux exemples illustrent la nécessité de lister avec soin, dans une position donnée, tous les éléments tactiques, et en particulier les clouages.
Le conseil du jour:Faites attention au clouage du pion f2 (ou du pion f7) par un Fou de votre adversaire.
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Dans le 2e cours de la série intitulée comment mieux réfléchir aux échecs, nous avons vu l’importance de regarder les éléments tactiques, et en particulier l’importance des pièces non protégées. J’illustre aujourd’hui ce conseil par deux exemples tirés de la partie jouée entre Christian Bauer et Adrien Demuth lors de la première ronde du championnat de France 2016.
Dans le diagramme ci-dessus, les Noirs viennent de jouer 13…Cf6-h5. En h5, le Cavalier n’est pas protégé, et l’attaque à la découverte 14.Cxe5 doit être envisagée, à la fois par les Noirs lorsqu’ils ont choisi de mettre leur Cavalier sur cette case que par les Blancs en réponse à ce coup. Christian Bauer a effectivement joué 14.Cxe5 dans la partie.
Cette même partie se termina de façon abrupte à nouveau à cause de pièces non protégées:
Les Noirs semblent avoir un léger avantage à cause de la plus grande activité de leurs pièces, mais ils jouèrent 32…Ca5, qui perd après 33.b4: ce coup attaque à la fois le Cavalier et la Tour en a2, qui n’est pas protégée. 33…Txe2 ne sauve pas les Noirs car après 34.Rxe2, c’est cette fois la Tour en d3, également non protégée, qui est attaquée en même temps que le Cavalier.
Le conseil du jour: Attention aux pièces non protégées !
Le conseil du jour est tiré d’une que j’ai jouée récemment, dans laquelle j’avais les Noirs:
Dans cette position, j’ai une qualité et un pion de plus, mais les Blancs
ont un pion sur la 7e rangée dont je ne pourrai me débarrasser qu’en redonnant la qualité
attaquent ma Tour
menacent de jouer 48.Fd6+
C’est pourquoi j’ai réfléchi aux coups candidats47…Td7 ou 47…Tc6 pour protéger la case d6, à la suite 47…cxb3+ 48.Rd3, mais j’ai finalement décidé de redonner la qualité tout de suite pour rester avec un pion de plus, en estimant que le pion passé en a7 me donnait de bonnes chances de gain.
Après 47…Txf7 48.Fxf7 j’ai joué automatiquement 48…Rxf7, mon adversaire a répondu tout aussi rapidement 49.bxc4… et j’ai eu un choc en me disant qu’au lieu de reprendre le Fou tout de suite, j’aurais pu jouer 48…cxb3+ pour rester avec deux pions de plus après 49.Rxb3 Rxf7.
Pendant plusieurs minutes et plusieurs coups, je me suis traité d’imbécile, me répétant les échecs en sont pas les dames, il faut toujours vérifier tous les échecs… jusqu’à ce que je me rende compte que j’avais bien fait de reprendre le Fou tout de suite car 48…cxb3+ est contré par 49.Fxb3 et les Blancs ont un Fou de plus et doivent gagner cette finale.
Alors quelles leçons tirer de cette histoire ?
La première leçon est que j’ai effectivement joué 48…Rxf7 trop vite: je n’ai aucune excuse piur n’avoir pas vérifié tous les échecs et envisagé de prendre le pion en b3.
Mais j’ai aussi commis l’erreur de ressasser cet oubli pendant plusieurs coups au lieu de me concentrer sur la position du moment sur l’échiquier.
Le conseil du jour: Ne ressassez pas les coups précédents, concentrez vous sur la position sur l’échiquier.. Ce conseil est valable pour un bon coup que vous avez raté (ou que vous pensez avoir raté) et pour un mauvais coup que vous avez joué.
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