Les 7 pires gaffes des champions d’échecs

L’homme sage apprend de ses erreurs, l’homme plus sage encore apprend des erreurs des autres (Confucius)

Vous perdez parfois une partie d’échecs à cause d’une gaffe énorme ?

Tout le monde le fait.

Dans cet article, vous allez voir que même les champions peuvent commettre de telles gaffes.

Ça vous rassure (n’est-ce pas) ?

Mais je vais aussi vous expliquer pourquoi vous, vous ne devez plus commettre ces erreurs.

J’ai classé ces erreurs par ordre de gravité croissant, même si la gravité est relative: même la moins grave de ces erreurs conduit à perdre la partie !

Erreur 1: perdre une finale nulle

La position suivante est tirée de la partie jouée entre Rudolf Spielman et Oldrich Duras à Carlsbad en 1907:

Les Noirs ont un pion de plus, mais les Blancs, dont le Roi est situé devant le pion noir et a accès à la case de promotion, doivent annuler en jouant correctement.

D’après le site http://www.k4it.de/index.php?lang=en&topic=egtb, qui permet de connaître le résultat de toutes les finales avec au maximum 6 pièces, les Blancs (qui sont en échec) annulent en jouant n’importe quel coup de Roi.

Comment éviter cette erreur: les échecs ne sont pas les dames. Il faut voir que votre adversaire peut prendre mais ne jamais penser qu’il doit prendre.

Erreur 2: permettre une promotion

L’exemple suivant est tiré de la partie Magnus Carlsen – Alexei Shirov, Morelia / Linares 2008.

Comment éviter cette erreur: il faut toujours vérifier ce que votre adversaire peut jouer en réponse à votre coup, en particulier s’il peut promouvoir un pion ou faire échec.

Erreur 3: laisser sa Dame en prise

Laisser sa Dame en prise arrive même aux meilleurs joueurs dans des tournois importants. Cela arriva à Tigran Petrosian dans sa partie contre David Bronstein jouée lors du tournoi des candidats à Amsterdam en 1956:

Comment éviter cette erreur: il faut toujours vérifier si le coup de votre adversaire crée une menace. En particulier, rappelez-vous que ce n’est pas parce votre adversaire recule qu’il ne menace rien !

Erreur 4: mettre sa Dame en prise

Il arrive aussi aux meilleurs joueurs de mettre leur Dame en prise.

La position suivante est tirée de la partie jouée entre Etienne Bacrot et Ernesto Inarkiev jouée lors du Grand Prix de Bakou en 2008:

Comment éviter cette erreur: il faut toujours vérifier ce que votre adversaire peut jouer en réponse à votre coup, en particulier il faut vérifier s’il peut prendre votre pièce.

Erreur 5: se faire mater en un coup

Les meilleurs joueurs peuvent parfois se faire mater en un coup.

Le premier exemple est tiré de la partie Paul Keres – Bobby Fischer jouée lors de la première ronde du match des candidats 1959:

L’exemple suivant est tiré de la partie jouée entre Nigel Short et Alexander Beliavsky lors du tournoi de Linares en 1992:

La position suivante, tirée de la partie Alexander Beliavsky – Leif Erlend Johannessen, jouée à Linares en 2002, est à peu près égale, et les Blancs pouvaient par exemple échanger les pions en g6.

Dans les exemples précédents, c’est le coup joué qui permet un mat en un coup. Il est aussi arrivé que la menace de mat existe sur l’échiquier et que le joueur au trait oublie de la parer.

Le cas le plus célèbre est sans doute la défaire de Vladimir Kramnik, alors champion du Monde, qui perd contre l’ordinateur Deep Fritz:

Comment éviter cette erreur: il faut toujours vérifier ce que votre adversaire peut jouer en réponse à votre coup, en particulier il faut vérifier s’il peut faire échec.

Erreur 6: rater un mat en un coup

Il arrive aussi que les meilleurs joueurs ratent une possibilité de mat en un coup.

La position suivante est tirée de la partie jouée entre Fabio Bellini et Vugar Gashimov, lors de l’Olympiade de Bled en 2002

Comment éviter cette erreur: lorsque c’est à vous de jouer, commencez par vérifier tous les échecs. On ne sait jamais: l’un d’eux fait peut-être mat !

Erreur 7: abandonner dans une position gagnante

Enfin, plus grave peut-être que perdre sa Dame, plus grave peut-être que de se faire mater, il est arrivé à de forts joueurs d’abandonner dans une position gagnante. Un exemple nous est fourni par la position suivante, tirée de la partie jouée en 1902 à Monte Carlo entre Ignatz von Popiel et Georg Marco:

Comment éviter cette erreur: lorsque qu’une de vos pièces est attaquée, vérifiez toutes les façons de parer la menace.

En résumé: pourquoi vous, vous ne devez pas commettre ces erreurs

La plupart des gaffes aux échecs peuvent être évitées en adoptant une bonne façon de réfléchir et en retenant et appliquant les conseils suivants:

  • Les échecs ne sont pas les dames: il faut voir que votre adversaire peut prendre mais il ne faut jamais supposer qu’il doit prendre.
  • Il ne faut pas jouer un coup en espérant qu’il ne peut rien vous arriver, mais vérifier ce que votre adversaire pourra faire après votre coup, en particulier s’il peut promouvoir un pion, prendre une pièce ou faire échec.
  • Il faut toujours vérifier si le coup de votre adversaire crée une menace. Il faut se souvenir en particulier que ce n’est pas parce que votre adversaire recule qu’il ne menace rien.
  • Il faut toujours vérifier tous les échecs.
  • Lorsqu’une de vos pièces est attaquée, ne jouez pas le premier coup qui vous vient à l’esprit, mais regardez toutes les façons de parer la menace.

Ces conseils sont développés dans notre livre, Le cours d’échecs de Marie (tome 2), qui vous propose une méthode simple illustrée par 12 proverbes pour vous aider à mieux réfléchir, faire moins d’erreurs et jouer de meilleurs coups !